Carnet de bord de Kocka Col'Ha

Il était tard. L’aube se levait doucement au dessus du Dôme qui recouvrait le Fort. Mall-I entra dans la bibliothèque pour retrouver Kocka, qui était en train de lire pour se changer les idées. Il déposa son regard fatigué sur son Cyboot.

“C’est bon ? T’as fini le ménage ? Hum.. Ça sera tout du coup. MALL-I DÉSACTIVATION.”

À ses mots, le Cyboot retourna à l’état de microbot, avant de grimper sur son maître pour retourner avec les autres microbots dans la saccoche accrochée à la ceinture de ce dernier. Kocka ferma le livre en soupirant, avant de fouiller la commode qui se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment.

Il en extirpa son bon vieux carnet de bord, usé par le temps. Il l’ouvrit pour regarder oe contenu des dernières pages noircies par l’encre de kralamour.

“Tout ceci remonte vraiment.. Il s’est passé.. Tant.

Malheureusement.”

Kocka se saisit d’un carnet qui traînait dans la commode et le feuilleta pour vérufier qu’il était bel et bien vierge avant de monter à l’étage.




Son écriture se fait bien plus hésitante que par le passé, beaucoup moins assurée. Après avoir écrit ce titre, il passa à la page suivante, pour rentrer directement dans ce qui sera son nouveau receuil de doutes, peines et.. Bonheur ? Nul ne sait si le Steamer pourra enfin…

Dormir.


Jidelor 24 Fraouctor.


J’ai peur.

Je crois que Klems disparaît peu à peu, je perds doucement ses valeurs qui me constituaient, je le sens. Je perds de mon humanité qui me rassurait tant, qui me permettait de me dire que je n’étais pas comme tout les psychopathes égocentrique d’Astrub.. Ou encore.. Des personnes responsables de mon malheur.

J’ai peur de finir comme ces personnes.

Solvej.. Les Lunaires.. Morvarg.. Tant de noms que j’aimerais ne jamais avoir à écrire tellement il m’inspire un sentiment viscéral de haine et de rancoeur.

J’ai faim.

Faim de pouvoir, faim de respect. Mais.. Est-ce que ce n’était pas le cas de ces personnes également ?

J’ai envie de vomir.

Ce dégoût vient-il de ma propre personne ? De ces personnes ? De mes erreurs ?

J’ai des regrets.

Je regrette d’avoir détruit la vie des dernières personnes à qui je tenais. Je regrette d’être le responsable de la mutilation de Jaïsal. Je regrette d’avoir donné ce sentiment d’abandon à Acadi.

J’ai trop de points faibles.

Le passé me hante, mes gostofs, comme j’aime les appeler. Je suis un incapable comme Milton se plaît à me le rappeler. Ça me fait mal.

Dinsdor 1 Octolliard

Des gens m'ont permis de maîtriser la Stasis. De survivre.

Cette énergie destructrice qui pourrait tous nous envahir, nous sommes parvenus à la dompter.

Il faudrait vraiment que je demande aux scientifiques Sufokiens de trouver une solution pour canaliser mes sentiments.

La privation sensorielle due à la perte de mon corps pour cette prison m'a rend un peu trop réceptif aux sentiments.

C'est tout ce qui me reste d'humain.. Et encore ?

Mes actions.. Perdent de plus en plus de logiques à cause de cette hypersensibilité.

Cette impulsivité, j'en suis conscient, mais incapable de la contrôler.

Je lui ai fait mal, mais je l'ai dans la peau, je l'ai dans le coeur.

Je dois arrêter d'y penser, je dois passer à autre chose, mais j'en suis incapable.

Je n'ai plus rien.

Je crois qu'il vaut mieux que je m'éloigne de tout ça.

J'ai devant moi.. Une vie longue. Trop longue.

Partir ?

Peut-être m'immerger en attendant que ce que les gens appellent "le Chaos d'Ogrest" engloutisse le Monde.

Une bonne fois pour toute.

Et je contemplerais le spectacle.

J'espère qu'elle ne fera pas partie des acteurs..